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Tout sur la location meublée

Souvent quand les investisseurs parlent entre eux des opérations qu’ils ont réalisé, ils aiment les comparer.

  • Auteurs : Jonathan Bollou - Occur
  • 11/03/2022
  • Lecture : 23min.

Quoi de plus naturel que de comparer des opérations quand il s’agit du même mode d’exploitation : la location meublée par exemple.

Ce mode d’exploitation s’oppose à la location non meublée, appelée aussi la location nue. Derrière cette expression populaire “faire de la location meublée” il existe en réalité, 2 statuts :

● Le statut du Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP)

● Le statut du Loueur Meublé Professionnel (LMP)

Ces statuts sont distincts et ont chacun leurs propres règles de fonctionnement. A partir de là, il devient déjà compliqué pour les investisseurs de réellement comparer leurs opérations au cours d’une conversation, ne serait-ce que par la différence de statut.

Assez souvent, pour beaucoup, “faire de la location meublée” désigne le statut du loueur non professionnel. L’explication à cet amalgame est une question de montant de recette.

En effet, ce qui vous fait basculer d’un statut à l’autre (LMNP vers LMP) c’est le montant des recettes que vous générez de votre location. Vous conservez le statut de loueur non professionnel si vos recettes sont :

● Inférieures à 23 000€ par an

● Et ne représentent pas plus de 50% des autres revenus soumis à l’IR (salaires, par exemple).

Quant à lui, le statut du loueur professionnel (LMP) concerne généralement des investisseurs ayant plusieurs biens loués meublés, ou un bien d’un certain standing permettant de justifier les loyers importants.

De ce fait, cela rend le statut du LMNP davantage populaire et finit presque par être un amalgame quand on emploie l’expression “faire du meublée”

Non seulement la location meublée comporte 2 statuts mais plusieurs activités y sont attachées :

 

●     La location meublée d’habitation


  • Avec bail classique
  • Avec bail mobilité


●     La location meublée de tourisme


  •  Saisonnier (que l’on peut appeler aussi Location de Courte Durée)
  •  Gîte rural (que l’on peut appeler aussi Location de Courte Durée)
  •  Chambre d’hôte


●     La location meublée en résidence de services

Résidence d’affaire, résidence de tourisme, résidence étudiante, résidence séniors “maison de retraite” et résidence sénior médicalisée “EHPAD”


  • Ancien - marché secondaire
  • Neuf défiscalisant


●     La location meublée de tourisme classé


  • Saisonnier classé (que l’on peut appeler aussi location de courte durée)
  • Gîte rural classé (que l’on peut appeler aussi la location de courte durée)

 

La variété d’activités dans la location meublée est dense. D’autant plus qu’elle existe sur les statuts, les régimes fiscaux sur les revenus, et de traitement sur la plus-value immobilière. La location meublée est à appréhender avec tact tellement les subtilités sont nombreuses et que le risque de requalification de votre activité est grand.

Il conviendra de vous rapprocher d’un CGP pour vous établir une étude adaptée à votre situation. N’hésitez pas à me solliciter à ce sujet par LA PRISE DE CONTACT.

Définition : “un logement décent équipé d’un mobilier en nombre et en qualité suffisant pour permettre au locataire d’y dormir, manger et vivre convenablement au regard des exigences de la vie courante.”

Telle était la définition de la location meublée par la loi Alur de 2014.

Cette définition ayant entraîné des dérives, une mise à jour du texte Alur a été mise en place un an plus tard pour mieux cadrer l’activité de location meublée et endiguer les dérives. Notamment la liste du mobilier que vous retrouverez ICI , fixée par décret.


1.Pourquoi louer meublé, quels en sont les avantages ?  

1.Rentabilité

Par définition, votre logement est meublé du nécessaire pour vivre, ce sont des éléments qui se valorisent dans le montant du loyer que vous en tirerez. Il permet donc de pouvoir louer à un tarif plus intéressant qu’un autre, à superficie et emplacement équivalents, sans les meubles. Enfin, C’est bien connu, sous le seul angle de la fiscalité sur les recettes locatives, la location meublée est plus favorable que la location nue, en facial. Elle permet d’atteindre le zéro impôt. C’est donc pour une première question de rentabilité.

 

2.Récupération de la TVA

Les loyers tirés de baux d’habitation de logement meublé sont exonérés de TVA. Il en va de même pour la location saisonnière. Vous n’êtes pas assujetti à la TVA. Vous ne la payez pas et vous n’êtes pas non plus en mesure de la facturer/encaisser. Par exemple : la TVA payée sur un logement que vous avez acheté pour louer meublé, vous sera restituée par l’état généralement 6 mois après la mise en location.

 

3.Souplesse

Les durées des baux de logement loués “meublés” sont plus courtes que dans la location “vide”, c’est donc naturellement que vous diminuez votre risque d’impayé sur votre période d’exploitation. De plus, cela vous permet de faire des choix d’arbitrage plus fréquents dans votre patrimoine.

Exemple : un logement que je décide de louer en bail mobilité à un étudiant, je peux louer pour une durée 1 mois, jusqu’à 10 mois maximum, seulement. Après rien ne m’empêche de l’utiliser comme une résidence secondaire le reste de l’année ou le mettre à disposition de ma famille.

 

4.Sécurité

Dans ce cas de figure, en plus de la durée courte de location, assez souvent les parents de l’étudiant locataire se portent caution; ce qui représente une sécurité supplémentaire pour l’investisseur.

 

2. Mais aussi, les points à surveiller

1.Le changement de locataire

Si les durées de location peuvent être plus courtes « en meublée », malgré la sécurité que cela conforte, elle amène aussi des points sur lesquels il convient d’être vigilant. Vous pouvez être amené à avoir une rotation plus fréquente donc votre bien et vos meubles sont entretenus par des locataires différents sur une période.

 

2.Les démarches administratives

Pour la location meublée d’habitation et de tourisme (classé et non classé), vous devrez être immatriculé auprès d’un centre de formalité des entreprises (CFE) qui, pour la location meublée, n’est autre que le greffe du tribunal de commerce. Ces démarches varient selon le statut de votre activité : non professionnel ou professionnel

 

 3.Frais potentiels supplémentaires

❖   Travaux et entretien

La conséquence directe de changement fréquent de locataire c’est un renouvellement du mobilier, ou de potentiels travaux, plus fréquemment : donc des frais à prévoir. Seulement dans l’hypothèse où nous supposons qu’avec un bail long, le locataire sera davantage impliqué dans l’entretien de son logement qu’il habite pour une durée longue. Sinon l’aléas est présent des deux côtés, tout est une question de perception.

❖   Comptable

En plus du fait de déléguer la gestion locative, il est conseillé de solliciter les services d’un comptable dans le cas de l’option au réel (réel simplifiée, et réel normal) pour votre régime fiscal. Le comptable saura vous indiquer le montant de vos amortissements. Les amortissements sont une charge comptable pour constater l’usure d’un bien dans le temps. Ils s’opposent aux recettes locatives au moment de votre déclaration pouvant amener un résultat nul qui engendrera donc zéro impôt.

Exemple : J’ai 15 000€ de recettes locatives de ma location meublée, mon comptable m’indique que j’ai 15 000€ d'amortissement 15 000 - 15 000 = 0. Mon résultat est nul, je n’ai donc pas d’impôt à payer.

 

4.Impôts spécifiques (CFE) : cotisations foncières des entreprises

Tous les loueurs en meublés sont redevables de la CFE. Il s’agit d’une cotisation payée par toutes les sociétés et les particuliers qui exercent de manière habituelle une activité non salariée. Le taux de CFE est indiqué par la commune sur le territoire duquel le redevable a des biens imposables.

Quel qu’en soit le régime d’imposition choisi sur vos recettes locatives de location meublée, la première année vous devez faire une déclaration initiale de Cotisation foncière des entreprises (CFE) par le formulaire 1447 C-SD ; au plus tard le 31 décembre de l’année civile.

 

❖   Cas d’exonération de la CFE :

●     Location à caractère exceptionnelle 

Pour celles et ceux qui louent exceptionnellement, par opposition à un caractère régulier, une partie de leur résidence principale ou secondaire, pour un locataire n’en faisant pas sa résidence principale.

●     Votre location constitue la RP de votre locataire

Lorsque vous louez ou sous louez une partie de votre résidence principale à un locataire qui en fait sa résidence principale, assortie à une condition de prix raisonnable.

Meublé de tourisme

Aussi, ceux qui donnent à la location une partie de leur habitation personnelle à titre de « meublé de tourisme ». Néanmoins, les collectivités territoriales ou leurs établissements publics de coopération intercommunale peuvent décider de rétablir la CFE pour la part qui leur revient.

En résidence de services

La CFE est quand même payée, c’est l’exploitant qui s’en acquitte.

●     Votre chiffres d’affaire

L’article 1647 D du CGI donne une base de montant minimum de cotisation à la CFE. Afin d’éviter les disproportions entre le montant de recette locative et la cotisation minimum de la CFE, depuis le 1er Janvier 2019 il existe une exonération dès lors que vos recettes n’excèdent pas 5000€ annuels.

La liste des points de vigilance est longue et peut parfois dissuader certains investisseurs. Si la location meublée est si populaire c’est avant tout pour une question d’imposition sur les revenus et la pratique de l’amortissement réputé différé.


3.Quelles options pour ma fiscalité ? / quel régime fiscal ?

 1.Fiscalité des recettes locatives 

Les recettes tirées de la location meublée sont des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), par opposition à la nature des recettes tirées de la location nue qui sont des revenus fonciers.

Pour rappel : En France, les revenus sont catégorisés par nature. On en compte 7 (8, si l’on considère les plus-values de cession comme du revenu à proprement parler) toutes distinctes les unes des autres, avec chacune leurs propres règles de fonctionnement en matière de régime fiscal. La liste est à retrouver ici.

Dans le cadre de la location meublée, les bénéfices industriels et commerciaux sont assimilés à une activité de prestation de service dont voici les options en matière de régime fiscal et leur plafond :

●     Micro

Les loueurs en meublé peuvent opter pour ce régime tant que leurs recettes n’excèdent pas 72600€ par an. En outre, le régime micro permet au loueur meublé de n’être imposé que sur 50% des recettes générées. La fraction imposable est à intégrer aux autres revenus soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Enfin, la fraction imposable subit aussi les prélèvements sociaux.

 

●     Réel simplifié

Dès lors que les recettes du loueur sont supérieures à 72600€, c’est le régime du réel simplifié qui s’applique automatiquement. Le régime du réel simplifié permet au loueur en meublé de déduire des recettes locatives tout un ensemble de charges et d’amortissement pour définir le montant des bénéfices imposables. Il est possible pour le loueur d’opter pour ce régime en ayant des recettes inférieures au 72600€. C’est à l’investisseur de déterminer sa meilleure option. Ainsi, beaucoup de loueurs se retrouvent avec un bénéfice imposable à zéro.

 

●     Réel normal

Il est un peu moins courant dans la pratique, il s’applique de plein droit à partir du moment où vos recettes excèdent 247 000€

 

❖ Les cas spécifiques : location meublée de tourisme classé et la location meublée de chambres d’hôtes

La location meublée de tourisme classé est à distinguer de la location meublée de tourisme « classique ». Nous verrons ce cas spécifique plus loin dans cet article.

L’ensemble des activités de la location meublée sont assimilées à des prestations de services commerciales contrairement au tourisme classé et la chambre d’hôte qui sont assimilés à une autre activitéSont considérés comme des bénéfices industriels et commerciaux les bénéfices suivants :

●     Les bénéfices des professions commerciales, industrielles ou artisanales

●     Les bénéfices des activités commerciales par assimilation

●     Les revenus d'activités accessoires

  

Ensuite, on détermine le régime fiscal des bénéfices (traitement fiscal des bénéfices) en fonction de l’activité exercée :

●     Les bénéfices des professions commerciales, industrielles ou artisanales. :


  • Achat / Vente
  • Fourniture de logement et de nourriture
  • Prestations de services commerciales ou artisanales


●     Les bénéfices des activités commerciales par assimilation

●     Les revenus d'activités accessoires.

 

Les bénéfices générés par la location meublée de tourisme classé, et, la location de chambre d’hôte relèvent de l’activité de commerce et de fourniture de logement. De ce fait, des règles de fonctionnement sont différentes par rapport au régime fiscal des bénéfices :


●     Micro du tourisme classé et chambres d’hôte

Les loueurs en meublé peuvent opter pour ce régime tant que leurs recettes n’excèdent pas 176200€ par an. En outre, le régime micro permet au loueur meublé de n’être imposé que sur 29% des recettes générées. La fraction imposable est à intégrer aux autres revenus soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Enfin, la fraction imposable subit aussi les prélèvements sociaux.

 

●     Réel simplifié du tourisme classé et chambres d’hôte

Dès lors que les recettes du loueur sont supérieures à 176200€, c’est le régime du réel simplifié qui s’applique automatiquement. Le régime du réel simplifié permet au loueur en meublé de déduire des recettes locatives tout un ensemble de charges et d’amortissement pour définir le montant des bénéfices imposables. Il est possible pour le loueur d’opter pour ce régime en ayant des recettes inférieures au 176200€. C’est à l’investisseur de déterminer sa meilleure option. Ainsi, beaucoup de loueurs se retrouvent avec un bénéfice imposable à zéro.

 

●     Réel normal du tourisme classé et chambres d’hôte

Le réel dit normal existe, néanmoins il est un peu moins courant dans la pratique, il s’applique de plein droit à partir du moment où vos recettes excèdent 818 000€

 

2.Fiscalité en cas de revente 

La plus-value constatée subit un impôt. Les modalités de calculs de la plus-value et les calculs de son imposition diffèrent selon le statut de professionnel ou non professionnel.

●     Loueur non professionnel : le statut de loueur non professionnel possède ce paradoxe assez séduisant (toujours pas remis en cause à ce jour, soit dit en passant) qui permet à l’investisseur de profiter du mécanisme de l’amortissement pratiqué par les entreprises, et, au moment de la revente, d’être soumis au régime de la fiscalité sur la plus-value immobilière des particuliers. Ce régime vous permet de majorer votre prix d’acquisition d’un montant forfaitaire de travaux de 15% (ou de les justifier sur factures). Aussi, les frais de commercialisation dont vous vous êtes acquittés sont déductibles de votre acquisition. Pour finir, vous profiterez d’abattement pour la durée de détention : ainsi au bout de 22 ans vous êtes exonéré d’impôt sur le revenu et au bout de 30 ans pour les prélèvements sociaux . Pour connaître les informations en détails, rendez-vous ici

 

●     Loueur professionnel : Si le régime de la fiscalité sur la plus-value immobilière encourage une détention longue des actifs, le régime de la plus-value des professionnels est un peu plus nuancé. Vous pouvez bénéficier de cas d’exonération totale sur votre plus-value si : vous exercez en professionnel depuis au moins 5 ans et que la moyenne de vos recettes les deux années qui précédent la vente sont inférieures ou égale à 90 000€. Entre 90 000 et 126 000€ vous bénéficiez d’une exonération partielle. En dehors de ces conditions, il conviendra de distinguer la plus-value dite de court terme de la plus-value dite de long terme. La plus-value à court terme est soumise aux cotisations sociales et votre tranche marginale d’imposition. La plus value à long terme est soumise à la flat tax

 

 Important : La plus-value dite de long terme peut bénéficier d’une exonération totale si et seulement si le bien est considéré comme un bien immobilier professionnel. Au-delà de 15 ans, l’exonération est totale, uniquement dans ce cas de figure.


IV. Louer meublé, à titre professionnel ou non professionnel ?

Il faut savoir que la location meublée est dans le viseur du législateur depuis quelques années donc petit à petit on observe quelques évolutions en la défaveur des investisseurs. Néanmoins la location meublée reste extrêmement intéressante quand elle est maîtrisée.

Si la barrière ne dépend que du niveau de recette générée pour être considéré comme professionnel ou non professionnel, quelles en sont les différences ? Malgré les points communs, leur intérêt respectif réside dans leurs différences profondes.

 

1.Les points communs

Dans l’esprit les deux statuts ont été pensé de la même façon : la structure est quasi similaire, à peu de choses près:

●  Catégorie de revenus : la nature des revenus est la même, les revenus sont des bénéfices industriels et commerciaux

●  L’approche fiscale et les régimes : L’esprit est le même, celui de vouloir soumettre votre résultat au barème progressif de l’impôt sur le revenu, d’une part, et un impôt social d’autre part (Prélèvements sociaux pour le statut non professionnel et cotisations sociales pour le statut professionnel). Les régimes sont identiques micro et réel avec des seuils que l’on retrouve dans les deux cas. Même constat sur le traitement de la plus-value.

● Les déficits : vous pouvez vous retrouvez avec un résultat déficitaire après la déduction des charges et des amortissements, au régime réel.

●   Possibilité de récupérer la TVA : Vous êtes non assujettis à la TVA dans que vous ne proposez pas, en plus du logement, de prestations à caractère hôtelière dans les mêmes conditions que dans les établissements d’hébergement destinés à cette activité principale, exploités de manière professionnelle.

 

2.Les points différents

 ●     La fiscalité :

Le loueur non professionnel : Son résultat est soumis à la tranche marginale d’imposition, et au prélèvement sociaux. Ce qui peut représenter au plus haut 62,2% de votre résultat imposable En cas d’un résultat imposable nul ou déficitaire (après déduction des charges et des amortissements) votre impôt est de zéro.

Le loueur professionnel : Son résultat est soumis à la tranche marginale d’imposition, et aux cotisations sociales (≠ prélèvements sociaux). Depuis le projet de loi de finance 2021, les professionnels doivent payer un montant minimum de cotisations sociales même en cas de résultat nul ou déficitaire. 

 

●     Les déficits :

Le loueur non professionnel : lorsque son résultat est déficitaire, le loueur peut l’imputer sur les revenus futurs de location meublées uniquement. On dit que le déficit est reportable, et ce pour une durée de 10 ans. Chaque année, le déficit de l’année N est reportable jusqu’en N+10.

Le loueur professionnel : lorsque son résultat est déficitaire sur l’année N, il peut l’imputer sur le revenu global de son foyer, sans limite de montant. Un mécanisme que l’on retrouve dans la location vide : le déficit foncier qui suit la même logique, mais avec l’inconvénient d’être plafonné en montant à 10 700€ / an. Admettons : grâce à l’imputation du déficit sur les revenus globaux du foyer, on arrive à solde nul. Il reste encore une réserve de déficit à déduire, celle-ci est reportable les 6 années suivantes.

 

●     La plus-value

Le loueur non professionnel

●     L’IFI

Le loueur non professionnel : Les biens loués meublés du loueur non professionnel entrent dans le champs d’application de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Faut-il encore que le patrimoine net taxable de l’investisseur dépasse 1,3M€. Pour information, rendez-vous ici pour retrouver tous les éléments concernant l’exposition à l’IFI

Le loueur professionnel : Sous le respect de certaines conditions, les biens loués sous le statut de LMP échappent à l’IFI. Sont considérés comme professionnel au sens de l’IFI (par l’article 975 V du CGI) :


  • Recettes > 23K€
  • Réaliser cette activité au titre d’activité principale
  • Que les revenus nets issus de la location soient > 50% des autres revenus du foyer.

En d’autres termes : Pour échapper à l’IFI, les bénéfices imposables de l’ensemble des locations du loueur professionnel ne doivent pas être nul ou déficitaire. Les bénéfices imposables est le montant obtenu après déduction des charges et des amortissements. Ce montant doit être supérieur au moins à la moitié de vos autres revenus pour échapper à l’IFI.

 

V.   Point sur les changements du statut de loueur meublé professionnel (LMP) :

Il faut savoir que progressivement, le statut de loueur en meublé professionnel est en train de changer. Ces deux dernières années, il a subi des changements importants .

En 2020, la décision du conseil constitutionnel a été entérinée par le projet de loi de finance de la même année, en indiquant la suppression de l’inscription au registre du commerce et des sociétés pour l’obtention du statut. Avant cela, il fallait satisfaire 3 conditions pour l’obtention du statut de LMP :

●     Des recettes locatives supérieures à 23 000€

●     Que le montant des recettes soit, au moins, supérieur de plus de la moitié des autres revenus soumis à l’IR du foyer

●     L’inscription au RCS

Puis, après avoir touché au texte fiscal, c’est au tour du texte social de connaître une modification par le PLF 2021 (projet de loi de finances) avec l’arrivée de ces cotisations sociales et donc l’obligation pour les loueurs de s’affilier à un régime de sécurité sociale des indépendants

Le taux de cotisations sociales est complexe à définir puisqu’il faut distinguer :

●     L’objet de votre cotisation (maladie, indemnités journalières, retraite de base, retraite complémentaire, invalidité-décès, allocations familiales, CSG-CRDS, formation professionnelle

●     La base de calcul : fonction de votre revenu professionnel.

●     Le taux de cotisation : progressif ou fixe

Vous retrouverez le barème des cotisations et contributions sociales en vigueur pour chaque année sur le site de la sécurité sociale des indépendants.

Pour voir celui de l’année 2021 (valable pour 2022), vous le retrouverez ici


1.Changement sur les revenus

L’imposition des revenus du loueur professionnel est à appréhender plus finement puisqu’il y a :

●     Le régime d’impôt fiscal (micro ou réel)

●     Le régime d’impôt social (micro ou réel)

Vous vous doutez bien que vous ne pouvez pas optez pour le réel sur le plan fiscal et micro sur le plan social. Donc, à vos calculs ou faites-vous accompagner.


Régime réel social ou plutôt « sans option »

Pour la location meublée professionnelle (LMP), vous pouvez estimer que le taux de cotisations et contributions sociales peut monter jusqu’à environ 45% du bénéfice imposable.

 

Régime micro-social simplifié

En optant pour le régime micro-social simplifié le taux des cotisations et contributions sociales est de 22% calculé sur le chiffre d’affaire global (hors déduction des charges, évidemment)

Cas spécifique des meublés tourisme classé dont le taux de cotisation est de 6%

 

2.Focus sur les cotisations et contributions sociales 

Depuis le PLF 21, les loueurs professionnels sont soumis à des cotisations sociales, avec un minimum forfaitaire. Il n’est donc plus possible d’échapper à l’impôt social malgré un résultat nul ou déficitaire. En revanche, le montant payé au titre des cotisations sociales est déductible des recettes imposables.

Les termes sont importants, les prélèvements sociaux ne sont pas des cotisations sociales. Les prélèvements sociaux ne permettent de bénéficier d’aucune couverture sociale (retraite ou encore prévoyance). Il est important de les distinguer puisque si vous êtes assujettis aux cotisations sociales, vous n’aurez pas les 17,2% à vous acquitter.

Néanmoins, les cotisations sociales contribuent au paiement de la CSG-CRDS qui sont des composantes importantes des prélèvements sociaux.



Vous trouverez ici l’assiette et les différents taux de cotisation par composantes.

 

 Important : Il existe un cas spécifique offrant la possibilité au loueur de s’affilier au régime général des salariés : le cas de la location courte durée

Si la recette locative sont inférieures à 85 800€. Le taux de cotisations et de contributions sociales est de l’ordre de 35% auquel il faut ajouter un taux de 15% dans la limite du PASS.

Avantage : le taux des cotisations et contributions sociales s’applique sur la fraction supérieure à 23 000€ et un abattement de 60% (87% pour les locations meublées de tourisme classés)


VI. Sortir du cadre de la location meublée 

La location meublée est considérée comme de la prestation de service, sur le plan juridique elle reste de nature civile. Ainsi elle peut donc être exercée à titre professionnel ou non professionnel selon les critères que nous avons vus.

Dans l’esprit, la location meublée permet aux consommateurs locataires de pouvoir avoir un endroit où dormir avec les équipements nécessaires à la vie normale. Dans la pratique, lorsque vous proposez à la location votre résidence principale pour un usage non exclusivement réservé au locataire, par exemple : une chambre, uniquement, et en votre présence dans le logement. On est toujours dans le cadre de la location meublée, mais très proche d’une autre activité, à de maigres détails près.

Le risque de requalification en activité « para hôtelière » est grand. Dans ce cas de figure, la limite entre la location meublée et le para-hotellier ne dépend que des services annexes qui pourraient être proposés en plus du logement. Si vous proposez des services dans des conditions similaires à celles proposées dans des établissements d’hébergement à caractère hôtelier exploités de manière professionnelle, comme :

●     Le petit déjeuner

●     Le ménage

●     Blanchisserie

●     La réception personnalisée des locataires

 

Le para hôtelier a ses propres spécificités qui ne sont pas négligeables surtout quand le changement d’activité est subit. Les conséquences peuvent être lourdes comme le fait d’être soumis à la TVA. Imaginez un propriétaire ayant prévu de mettre sa résidence secondaire en meublé saisonnier. En amont, il a prévu d'importants travaux de rénovation et d’amélioration pour optimiser son impôt via l’amortissement et sur lesquels il comptait récupérer la TVA. La requalification en para-hôtelier lui ferait perdre ce dernier avantage non négligeable.

 

L’immobilier fait rêver ou l’idée de pouvoir vivre de rentes immobilière fait rêver. Surtout dans une époque où les préoccupations sur l’avenir n’ont jamais été aussi fortes. Dans une époque où les inégalités entre les classes sont de plus en plus marquées.

Souvent, l’investisseur novice n’évalue la pertinence de son opération qu’à une échelle micro, et ne regarde que les chiffres théoriques du projet sans y associer les aléas potentiels. La stratégie qui consiste à rechercher des rentabilités à deux chiffres dans l’immobilier ne répond pas à une logique « clé en main ». Il faut, bien souvent, y consacrer de l’implication personnelle bien au-delà des éléments relatés dans cet article. Cette stratégie n’est pertinente que lorsque la situation de l’investisseur le permet. Nombreux sont ceux qui ont revendu après s’être rendus compte que les aléas ne sont pas à leur portée. Tandis que d’autres, l’ont très bien vécu. Ces derniers, en plus de bien connaître leur situation, connaissent leur degré de tolérance pour définir jusqu’où ils veulent et peuvent aller.

Malgré sa définition, la location meublée n’est pas aussi simple à appréhender que l’on pourrait le penser. Il faut bien identifier l’activité meublée que vous souhaitez faire afin de savoir si le projet vous convient AUSSI en terme de perception et d’implication personnelle : ainsi faire du meublé en résidence de services et faire du meublé avec un bien sur lequel on va réaliser d’importants travaux d’amélioration, ne conviennent pas aux mêmes personnes.

Si la location meublée se fait le juge de paix entre deux idées antinomiques de l’investissement : l’enrichissement et l’impôt, ne soyez pas aveuglé uniquement par les avantages. Le meublé est un monde très vaste qui permet d’agir à tous les niveaux pour l’investisseur: optimiser la fiscalité sur les revenus de votre opération, optimiser votre plus-value, optimiser votre impôt sur le revenu, optimiser votre transmission…

Point important : Analysez votre marché. La pandémie de covid-19 a mis à mal la location meublée dans certaines villes connues habituellement pour leur dynamisme économique. La conséquence de cela est un marché meublé saturé, contraignant ainsi les propriétaires à changer de stratégie voire à baisser leur loyer jusqu’au changement de paradigme. (ces villes où louer un appartement meublé revient moins cher qu’un logement vide - BFM Immo).

Faites attentions aux lois comme l’encadrement des loyers ou encore, récemment, avec bientôt l’interdiction des logements qualifiés de “passoires énergétiques”. Chacun voit midi à sa porte, et cela peut représenter une opportunité de faire des travaux de remise aux normes pour aller chercher de l’amortissement supplémentaire et/ou du déficit, sur le plan fiscal. Il ne serait pas impossible que le gouvernement apporte un coup de booste aux investisseurs bailleurs soucieux de rentrer dans les clous, par le biais de subvention, crédit d'impôt ou autre..

Volontairement, l’investissement meublé via société n’a pas été abordé ici, par simplification, mais qui présente d’autres avantages. Il vous appartient dorénavant de compléter vos recherches ou de ne pas hésiter à solliciter un CGP pour une étude personnalisée sur le sujet de la location meublée.


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