Il fallait cela, sans doute, pour remettre un peu de lumière dans un paysage assombri du football français. Car celui-ci traverse une tempête comme il en a rarement connu. La débâcle des droits télévisés, marquée par les naufrages successifs de Mediapro et de DAZN, a laissé des finances exsangues, des clubs au bord de l’abîme. Certains dirigeants redoutent aujourd’hui le pire : devoir déposer le bilan.

Et c’est ici que la victoire parisienne pourrait agir comme un levier. Car si l’on en croit les logiques — contestées mais persistantes — de la théorie économique du ruissellement, ce succès au sommet pourrait avoir des effets bénéfiques sur l’ensemble de l’écosystème footballistique français.

Selon cette doctrine économique, lorsqu’un acteur dominant prospère, sa réussite se diffuse à l’ensemble du système : la richesse générée en haut de la pyramide finit, par ricochet, à bénéficier aux échelons inférieurs. En football, cela signifie plus de visibilité pour la Ligue 1, des sponsors plus enclins à investir, et un regain d’intérêt pour les droits de retransmission en France et à l’étranger. En bref : de l’argent frais, susceptible d’irriguer l’ensemble des clubs.

Certes, cette théorie ne fait pas l’unanimité, et les études empiriques n’ont pas toujours confirmé son efficacité dans la réduction des inégalités économiques. Mais dans le cas du football français, peut-on se permettre de négliger un possible rebond collectif, même symbolique ?

La victoire du PSG ne résoudra pas, à elle seule, les maux profonds du football français. Elle n’effacera pas les erreurs passées, ni ne garantira un avenir radieux. Mais elle offre une opportunité. Une chance de reconstruire, de redonner confiance, d’unir un paysage trop souvent divisé.