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Défis économique et monétaire face à l’inflation

Macroéconomie, géopolitique, inflation, montée des taux, « yo-yo » boursier, les sujets ne manquent pas pour animer l’actualité et les marchés financiers depuis le début de l’année. 

  • Auteurs : Astoria Finance
  • 13/09/2022
  • Lecture : 3min.

Ce dernier trimestre particulièrement, apparait comme la confirmation de certaines problématiques qui semblaient encore transitoires il y a quelques mois, s’inscrivant aujourd’hui comme les points d’attentions majeurs des agents économiques et des investisseurs. 


Croissance, stagnation ou récession ? 

 Sur un plan macro et micro économique, le tableau n’est pas si noir. Si la tendance générale penche vers un ralentissement de la croissance mondiale et des révisions à la baisse de celle-ci pour les 2 prochaines années, le phénomène d’une récession durable n’est toutefois pas entièrement généralisé à l’ensemble des zones géographiques. En effet, aux Etats-Unis, les publications montrent clairement un fléchissement de l’activité avec un cycle qui semble être arrivé à maturité. Toutefois, il convient d’observer que le marché du travail se porte très bien avec une situation de quasi plein emploi, des ventes au détail de bonne facture, de moindres tensions sur les chaines d’approvisionnement et une confiance importante des consommateurs.

Du côté des entreprises, notons que 52% d’entre elles ont publié des résultats au-dessus des attentes. En Europe, le constat est différent : même si la France et l’Allemagne en moindre mesure semblent tenir le cap, nous entamons un second mois consécutif de contraction de l’activité. Le manque d’autonomie énergétique de la zone et le moral des ménages, géographiquement proches du conflit en Ukraine sont bien évidemment des éléments importants à surveiller. Côté micro, 72% des sociétés ont annoncé un chiffre d’affaires meilleur qu’anticipé et 49% ont dépassé les attentes sur les bénéfices. Soyons toutefois prudents face aux coûts d’exploitation plus importants et à la faiblesse de l’euro pouvant faire peser un risque sur les marges.

Enfin, en Chine, la situation est tout à fait à part : en raison d’une politique zéro-covid toujours très présente, faisant planer des risques de reconfinement, une demande internationale plus mesurée et de nombreux défis ESG, l’activité n’a pas repris à plein régime et la croissance tourne donc au ralenti. Cependant, le gouvernement chinois disposant de bien plus de manœuvre qu’en Europe et qu’aux USA pour soutenir l’activité du pays, la Chine apparait comme l’une des zones offrant le plus de visibilité à moyen/long terme. 

  

Des banques centrales en guerre contre l’inflation :

Il s’agit là d’une des missions principales des banques centrales : assurer la stabilité des prix, c’est-à-dire maintenir l’inflation à un niveau acceptable. Et depuis quelques mois, les banques centrales ont fort à faire sur ce terrain. Que ce soit outre-Atlantique ou en Europe, si nous pensions en début d’exercice 2022 qu’elle serait transitoire, l’inflation est finalement bel et bien installée et de manière plus durable que nous l’avions imaginé, au point de devenir à ce jour LE point d’attention n°1 des instances de régulation mais aussi et surtout des investisseurs.

A l’heure actuelle, l’inflation se situe à un niveau d’environ 7 à 8% pour les deux zones. En revanche, sa nature est divergente : aux Etats-Unis, l’inflation est « domestique » et résulte de la demande (le cycle économique est mature et l’inflation s’accompagne d’une hausse des salaires) tandis qu’en Europe, elle est également « importée » et donc expliquée par la hausse des prix de l’énergie en raison du conflit ukrainien. La question énergétique, qu’il s’agisse de son approvisionnement ou de son coût, apparait d’ailleurs aujourd’hui comme un élément central des préoccupations tant des entreprises et des ménages que des marchés et des investisseurs. 


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