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Le rendez-vous des marchés financiers – Mai 2024

Les marchés financiers marquent le pas en avril. Le S&P 500 lâche près de 3 %. Même si les dernières publications ont déçu, la croissance américaine devrait se maintenir à un niveau élevé en 2024. Les États-Unis devraient connaitre une croissance de 2,7% cette année.

  • Auteurs : Scala Patrimoine
  • 03/05/2024
  • Lecture : 13min.

Quelles performances sur les marchés financiers ?


  • L’escalade des risques géopolitiques au Moyen-Orient tend les marchés

La série d’attaques terroristes menée par le Hamas depuis la bande de Gaza contre Israël du 7 octobre 2023 a ravivé les tensions au Moyen-Orient. Et ces dernières semaines, le conflit est malheureusement encore monté d’un cran. Dans la nuit du 13 au 14 avril, l’Iran de Ali Khamenei avait lancé plus de trois cents drones, missiles de croisière et balistiques, visant principalement la base aérienne de Nevatim, dans le désert du Néguev. Le système de défense israélien a cependant démontré toute son efficacité. L’attaque ne faisant pas de dommages significatifs, ni sur le plan humain, ni sur le plan matériel. Le 19 avril, Israël a répliqué en lançant une attaque contre l’Iran, à l’aide de drones également.

Ces dernières attaques changent la dynamique entre les deux États et augmentent les risques de voir la guerre s’étendre à l’ensemble de la région. Cette escalade des violences provoque, par ailleurs, un regain de volatilité sur les marchés financiers. L’indice VIX, qui mesure la volatilité implicite de l’indice S&P 500, s’est envolé pour franchir la barre des 19 points, son niveau le plus haut depuis octobre.


  • Les marchés financiers reprennent leur souffle

En avril, les marchés financiers lâchent du lest. Le S&P 500 abandonne près de 3 %. En Europe, Le CAC 40 et le DAX baissent respectivement de 2,3 % et 2,1 %. L’EURO STOXX 50, qui regroupe les 50 principales sociétés au sein de la zone euro, perd également 3 %. Même l’indice phare japonais, le Nikkei s’est grippé (- 4 %).

L’une des seules éclaircies, nous viens d’Inde, où le Nifty 50 s’adjuge 0,5 %. Tandis qu’en Chine le Shanghai Composite termine le mois d’avril dans le vert (+ 2 %).

Du coté des entreprises, la saison de publication des résultats bat son plein. Les résultats sont pour l’instant en ligne voir même supérieurs aux attentes des analystes.

Alphabet, maison mère de Google, vient, par exemple, d’annoncer une hausse sensible de son chiffre d’affaires passant de 69,8 à 80.5 milliards de dollars en un an. Le titre boursier s’apprécie donc de 7,7%.

À l’inverse, les déceptions sont sévèrement sanctionnées. C’est le cas avec Meta, dont les investissements massifs dans l’IA, plombent ses résultats. Résultat, l’entité mère du groupe Facebook perd 13 %.

Performances des principaux actifs sur les marchés financiers en 2024


  • Le rebond du pétrole

Depuis le 1er janvier 2024, les cours du pétrole ont bondi de 17 %. Les membres de l’OPEP+ sont, il est vrai, à la manœuvre pour faire remonter les prix. Ces derniers viennent ainsi d’acter la prolongation de la réduction de la production de 900 000 barils par jour appliquée au cours du 1er trimestre.

Mais c’est sans compter les États-Unis, devenu en une vingtaine d’année l’un des principaux producteurs de pétrole. Grâce à leur investissement dans le pétrole de schiste, l’offre mondiale de pétrole devrait tout de même augmenter cette année. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe une hausse de production d’environ 1,3 million de barils par jour.

Pour autant, l’Agence américaine d’informations sur l’énergie (EIA) a annoncé une contraction de ses stocks de 5,7 millions de barils, soit le reflux le plus brutal depuis 6 mois. Surtout, les tensions au Moyen Orient participent à maintenir les prix sous pression. Le cours du Baril de Brent tourne aujourd’hui autour des 89 dollars.


  • L’or atteint de nouveaux sommets

L’or grimpe de 15 % depuis le début de l’année, atteignant un prix record de 2 448 dollars l’once.

Si l’exacerbation des tensions géopolitiques et les perspectives de baisse des taux d’intérêt par la FED alimentent les cours du précieux métal jaune, elles n’expliquent pas à elles seules, la hausse exceptionnelle des dernières semaines. Les raisons sont plutôt à retrouver du côté de la forte demande d’or physique, alors même que le volume d’or détenu par les ETF a diminué.

Les banques centrales ont, en effet, acheté de l’or, beaucoup d’or ! Après la saisie des réserves russes, plusieurs pays émergents tels que la Chine, la Turquie et l’Inde ont augmenté significativement la part d’or dans leurs réserves, pour éviter les confiscations futures et être moins dépendantes du dollar. Les économistes donnent un nom à ce processus : la « Dédollarisation ».

Enfin, les épargnants Chinois, traditionnellement friands du précieux métal jaune, retrouvent un certain appétit pour l’or physique, en qui ils voient un placement pouvant remplacer les produits financiers et l’immobilier résidentiel qui ont fortement chuté depuis 2021.


Quelles sont les perspectives économiques dans le monde ?

Le fonds monétaire international (FMI) vient d’actualiser ses perspectives pour l’économie mondiale.

La croissance mondiale serait finalement de 3,2 % en 2024, soit une hausse 0,1 % par rapport aux précédentes anticipations. Les États-Unis devraient connaitre une croissance supérieure à 0,6 % à celle anticipée, pour atteindre 2,7%. Si l’institution internationale mise sur un atterrissage en douceur de l’économie américaine, elle n’est cependant pas aussi optimiste pour la zone euro. Ses experts ont abaissé ses prévisions de croissance pour le vieux continent de 0,9 % à 0,8 % en 2024.


  • Les États-Unis mènent la danse

Petit coup de moue pour l’économie américaine. Le pays de l’Oncle Sam doit se contenter d’une croissance de « seulement » 1,6 % au premier trimestre de l’année, en deçà des attentes des analystes (2,4%). Autre (petite) mauvaise nouvelle : l’inflation se maintient à un niveau élevé. Sur les 3 premiers mois de l’année, la hausse des prix est de 3,7 %, contre 3,4% attendu. Pour autant, les voyants restent au vert : les investissements sont toujours nombreux tandis que le marché de l’emploi affiche une santé éclatante.

Une économie florissante :

Le scénario d’un soft landing de l’économie américaine était encore largement plébiscité il y a quelques semaines. Mais, au regard de la santé éclatante des États-Unis, certains avancent désormais la thèse d’un « No Landing ». Dans ce scénario sans atterrissage, la croissance économique américaine se maintiendrait, dans la durée, à un niveau élevé.

Pour avancer une telle hypothèse, les analystes les plus optimistes mettent en lumière la robustesse de l’activité économique américaine. L’indice PMI Composite, qui prend en compte les services et le secteur manufacturier, est ressorti une nouvelle fois en expansion en mars à 52,1 après 52,5 en février, selon S&P Global.

Les Américains peuvent aussi s’appuyer sur la solidité du marché du travail. En mars, les États-Unis ont de nouveau créé 303 000 emplois ! Cela fait donc 26 mois d’affilée que le chômage est inférieur à 4 %. Une première depuis 50 ans.

Les USA gardent également leur place de leader mondial de l’innovation. Plus de 67 milliards de dollars ont, par exemple, été investis dans l’Intelligence Artificielle aux États-Unis l’année dernière, soit près de neuf fois plus que le montant investi en Chine

Des signaux faibles ?

Les statistiques publiées aux États-Unis ont déçu. Le PMI manufacturier recule en avril de 51.9 à 49.9, alors qu’une stabilisation était attendue. Il en est de même pour le PMI des services. Celui-ci est passé de 52,1 à 50,9, contre 52 attendus.

Si la balance commerciale s’est un peu détériorée avec une hausse des importations et un recul des importations, les inquiétudes portent surtout le niveau de la dette du gouvernement américain, proche d’un pic d’après-guerre.

Fin 2023, la dette américaine a dépassé les 34 000 milliards de dollars. D’après les chiffres publiés par Bank of America, les États-Unis ajoutent près de 3 600 milliards de dollars de dette par an. Le trésor public débourse 1 000 milliards de charge d’intérêt annuellement, soit 20 % de ses dépenses totales. Le Bureau du budget du Congrès estime que le coût du financement de la dette triplera au cours de la prochaine décennie. Cette hausse très importante s’explique notamment par l’explosion des dépenses militaires et, plus largement, par les nombreuses politiques publiques de soutien à l’économie.

Et en pleine année électorale, l’administration Biden ne compte – bien évidemment – pas serrer la vis. Elle devrait de nouveau ouvrir le robinet des dépenses et des subventions pour soutenir l’économie américaine.

Les américains s’endettent ils trop ?

Les entités publiques ne sont d’ailleurs plus les seules à s’endetter. Les réserves financières accumulées par les ménages américains lors de la crise du Covid-19 (2 300 milliards de dollars en 2021) ont fondu comme neige au soleil. Pour maintenir leur rythme de consommation, ces derniers recourent désormais à l’endettement, dans un environnement de taux élevés. Leur dette a augmenté de 1,2 % au quatrième trimestre 2023, pour atteindre 17 500 milliards de dollars, selon la Banque de réserve fédérale de New York.

Les « crédits à la consommation » représentent aujourd’hui 1 130 milliards de dollars, en hausse de 4,6 % sur un an. Autre mauvaise nouvelle, le taux de défaut sur les cartes de crédit et le financement automobile continue d’augmenter, au-dessus des niveaux d’avant la pandémie. Sans surprise, ceci concerne plus particulièrement les jeunes et les ménages à faible revenu.

L’épineuse question de la baisse des taux :

Une prochaine baisse des taux ? Rien ne presse pour les banquiers de la Fed. L’économie américaine se porte bien, et l’inflation demeure sous surveillance. En mars, les prix à la consommation ont augmenté de 0,4 % en rythme mensuel. Les économistes avaient anticipé une hausse de « seulement » 0,3 %. Surtout, la situation ne cesse de se dégrader mois par mois. La hausse était de 0,1 point en octobre 2023, de 0,2 en novembre et décembre, de 0,3 en janvier, et de 0,4 en février et mars. Les coûts élevés du logement et l’augmentation des prix de l’essence ont contribué à eux seuls à plus de la moitié de la hausse globale de l’inflation en mars

Le scénario de 6 baisses de taux envisagé en 2024 par les plus optimistes est donc à ranger dans les cartons. La plupart des analystes anticipent désormais 2 baisses des taux en 2024, dont la première interviendrait, en septembre.

À ce jour, toutes les hypothèses sont encore sur la table. Si l’inflation reste élevée et que l’économie ne montre pas de signes de faiblesse, les banquiers centraux américains pourraient faire le choix de ne pas baisser les taux, voire les remonter !


  • La Zone Euro sortira t’elle la tête de l’eau ?

La rupture économique entre les États-Unis et la zone euro n’a peut être jamais été aussi nette. Cette divergence porte sur le rythme de la croissance, mais aussi sur les pressions inflationnistes, désormais bien moins importantes en Europe.


Le moteur allemand va-t-il redémarrer ?

L’Allemagne retrouve quelques couleurs. Et c’est une excellente nouvelle pour toute la zone euro. Symbole de la réussite de l’économie germanique des 30 dernières années, la production industrielle revient à meilleure fortune, notamment dans les secteurs manufacturiers cycliques comme l’automobile ou la chimie.

Signe du regain de vitalité de l’Allemagne, ses principaux acteurs économiques retrouvent de la confiance. L’indicateur ZEW du climat économique a gagné 11,2 points sur un mois, atteignant 42,9 points, soit son plus haut niveau depuis 12 mois. Il est en hausse pour le huitième mois d’affilée. L’indice du climat des affaires est lui aussi très bien orienté. Il s’est établi à 87,8, contre 86,0 anticipé. Le mois précédent, il était ressorti à 85,7.


Zone Euro : après la pluie vient le beau temps

La zone euro a évité de justesse la récession au dernier trimestre de 2023, grâce notamment aux mesures de soutien économique organisées par les États. Pour les mois à venir, la présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE), Christine Lagarde, affiche un « optimisme prudent », prévoyant des améliorations graduelles jusqu’en 2024.

L’activité économique sur le vieux continent progresse le mois dernier pour la première fois depuis mai 2023, passant de 49,2 en février à 50,3 en mars puis à 51,4 points en avril*.

Le taux de chômage de la zone euro est resté stable en février par rapport à janvier, à 6,5% de la population active, son plus bas niveau historique. Ces statistiques montrent une bonne résistance du marché de l’emploi face au ralentissement économique constaté en Europe depuis 18 mois. Pour l’ensemble de l’Union européenne, le taux de personnes sans emploi s’est élevé à 6% en février. 13,25 millions de personnes sont aujourd’hui au chômage dans les 27 États membres de l’UE.

Cependant, la croissance des rémunérations des salariés a ralenti au quatrième trimestre 2023.

Les enquêtes de confiance témoignent aussi d’une certaine frilosité du consommateur européen qui malgré une importante épargne accumulée depuis la pandémie, continue de thésauriser.


Une baisse des taux dès juin ?

Sans surprise, lors de sa dernière réunion, la BCE a maintenu le taux de dépôt à 4 %, pour la cinquième fois consécutive. Mais elle a clairement ouvert la porte à un changement de politique dans les mois à venir, soulignant que l’inflation était désormais bien maitrisée. « Les taux se situent à des niveaux qui contribuent fortement au processus de désinflation vers la cible de 2% » a expliqué Christine Lagarde.

Il y a désormais de fortes chances que la BCE baisse ses taux plus rapidement que la Fed. Une première baisse est attendue pour le mois de juin. Mais cette divergence de politique serait toutefois limitée. Les membres de la BCE pensent, en effet qu’une divergence forte de la politique de taux avec celle menée par la Fed pourrait mener à une dépréciation de l’euro… et – de facto – donner un nouvel élan à l’inflation via les importations.


  • L’Asie : terre de contraste

Les économies chinoises et japonaises représentent 70 % du PIB asiatique. Leaders incontestés, et incontestables, ces deux pays que tout oppose, connaissent des parcours bien différents.


L’économie chinoise se fissure

En 2023, l’économie chinoise a enregistré l’une des plus faibles croissances de ces dernières décennies. Mais celle-ci, comme tous les chiffres communiqués par l’exécutif chinois, est très probablement surestimée. Relancer la demande intérieure et la confiance des acteurs privés sera difficile. Le doute est solidement ancré dans leur esprit. Ce manque de confiance se matérialise sur toutes les strates de l’économie.

Le taux d’épargne des ménages affiche, par exemple, un taux stratosphérique de plus de 38 % pour les seuls ménages urbains. L’inflation globale est, quant à elle, toujours négative (-0,8 %) et les prix à la production sont profondément ancrés en territoire déflationniste (-2, 5%).

Et que dire de l’immobilier. Les investissements dans le secteur sont coupés. Ils affichent un repli de 9,5 % en rythme annuel au premier trimestre, après une baisse de 9 % au trimestre précédent. Les ventes totales de nouveaux bâtiments commerciaux ont aussi reculé de 27,6 % en valeur.

Enfin, la question de l’endettement est sur toutes les lèvres. Selon les calculs du FMI, la dette publique de la Chine devrait passer de 83,6% du PIB à la fin de 2023 à 110,1% en 2029 ! Elle pourrait tout simplement doubler au cours des 30 prochaines années.


Une confiance à retrouver

Heureusement, la confiance des directeurs d’achats se redresse de 49,1 à 50,8 en mars dans le secteur manufacturier, au-dessus des attentes. Les exportations semblent également repartir à la hausse. L’indice Caixin General Manufacturing PMI est ainsi passé à 51,1 en mars, soit la croissance la plus rapide depuis plus d’un an. La production industrielle a bondi de 7 % en janvier et février.

Dans cet environnement, les entreprises du secteur manufacturier exportateur, très largement soutenues par les subventions et aides publiques, ont fait le choix de baisser leurs prix de vente, pour relancer les exportations et d’assoir leur positionnement sur le marché mondial.

Enfin, on note un redressement des investissements étrangers directs effectués en Chine.

En prenant l’ensemble de ces éléments en compte, le FMI anticipe un ralentissement de l’économie chinoise passant de 5,2 % en 2023 à 4,6 % en 2024, puis une baisse continue pour tomber à environ 3,5 % en 2028.


Le Japon met fin à sa politique de taux négatifs

Les marchés actions japonais rencontrent un vif succès. Depuis le 1er janvier 2024, le Nikkei 225 grimpe de 12 %. Sur un an, il monte de 31 %. Et sur 5 ans, l’indice japonais gagne 68 % ! Ces performances doivent cependant être relativisées, au regard de la chute du Yen. La monnaie s’affaiblissant à 165,22 contre l’euro, son plus bas niveau depuis 2008. En 2023, cette monnaie a perdu plus de 10 % face à l’Euro. L’Effet de change a donc pesé sur la performance des investisseurs en euros.

Ces bons résultats ne doivent pas non plus masquer les difficultés économiques du pays. Le Japon vient, en effet, de céder sa place de troisième économie mondiale à l’Allemagne. Sur l’année 2023, sa croissance économique n’a pas dépassé les 2 % (+ 1,9 %).

Et si la récession a été évitée, c’est avant tout grâce à un rebond des dépenses d’investissement. La consommation reste atone, à l’image des salaires qui peinent à suivre la courbe de l’inflation. Au dernier trimestre de 2023, la consommation des ménages a encore reculé, en glissement trimestriel, de 0,9 %. Un constat qui doit cependant être légèrement atténué, car les dernières négociations salariales pour 2024 ont débouché sur la plus forte augmentation de salaires depuis plus de 30 ans (5,3 %).

Depuis la sortie de la pandémie, le pays avait connu une accélération des prix. En 2023, l’inflation a ainsi atteint 3,1%, une première depuis 41 ans. En mars 2024, la hausse des prix a toutefois ralenti (+ 2,6% sur un an hors produits frais, contre + 2,8 % en février)

Pour répondre à ce processus inflationniste, la Banque du Japon (BoJ) a mis fin à sa politique de taux d’intérêt négatifs, en place depuis 2016. Elle a ramené en territoire positif son taux d’intérêt au jour le jour entre 0 % et 0,1 %. Les taux demeurent toutefois encore ultra-accommodants.

Les analystes anticipent donc une croissance « molle » de 1 % pour le Japon en 2024 et de 1,2 % en 2025.


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