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Point marché : bilan 2022 et perspectives 2023

Le cru 2022 aura été particulièrement challengeant : inflation, situation géopolitique mondiale, crise énergétique... Pour autant, si l’on est attentif, on peut constater certains signaux d’accalmie. On peut donc se demander si 2023 ne serait pas un nouveau terrain de jeu, avec des cartes rebattues, et un champ d’opportunités.

  • Auteurs : Astoria Finance
  • 23/01/2023
  • Lecture : 4min.

L’année se conclue et le moins que l’on puisse dire c’est que le cru 2022 aura été particulièrement challengeant. Cette année, ce sont principalement l’inflation et les Banques Centrales qui ont fait parler d’elles. En outre, la situation géopolitique mondiale a également été source d’incertitudes sur les marchés, tant par rapport à la guerre russo-ukrainienne que les tensions sino-américaines, entre autres. La crise énergétique a aussi entrainé son lot de craintes sur l’industrie européenne quant aux hausses du coût de l’énergie et donc de la compétitivité des entreprises et par conséquent de l’impact futur sur leurs marges et résultats ainsi que sur leur santé financière. Pour autant, si l’on est attentif, on peut constater certains signaux d’accalmie ou en tout cas de « mieux ». On peut donc se demander si le pire n’est pas derrière nous et si 2023 ne serait pas un nouveau terrain de jeu, avec des cartes rebattues, et un champ d’opportunités.


Inflation et Banques Centrales

Alors que l’inflation, résultante du contexte postpandémique, touchait des points historiques qui n’avaient plus été constatés depuis les années 1980, les banques centrales mondiales n’ont eu d’autre choix que de durcir drastiquement leurs politiques monétaires dans le but de la résorber au plus vite. L’enjeu majeur des Banques Centrales n’est pas des moindres puisqu’une inflation forte et durable a de lourdes et néfastes conséquences sur l’économie à moyen/long terme. Le but était donc de freiner cette hausse des prix au plus vite pour limiter dans le temps les effets dommageables sur l’économie mondiale.

De nombreuses Banques Centrales aux quatre coins du monde ont ainsi procédé à un resserrement de leurs politiques monétaires tout au long de l’année. C’est la Réserve Fédérale Américaine (FED), en particulier, qui a donné le « la » cette année. Avec ses six hausses de taux directeurs sur l’année, pour une hausse finale de 4,25%, la FED a enregistré son cycle de resserrement monétaire le plus agressif et rapide de l’histoire, portant les taux directeurs américains à un plus haut depuis 2008. Bien que lors de sa dernière réunion la FED ait décidé de ralentir le rythme de hausse des taux, le cycle de resserrement est loin d’être arrivé à son terme. En effet, le ton de Jerome Powell, Président de la FED, est resté ferme quant à la nécessité de garder une politique monétaire restrictive. Ainsi, la FED pourrait procéder à des hausses moindres mais sur une durée plus longue. En Europe, la Banque Centrale Européenne (BCE) n’a pas non plus lésiné sur ses efforts et même si elle n’a rejoint le bal des hausses de taux qu’en juillet, elle a tout de même réussi à les relever de 2,5% sur la période. Même si la BCE a, à l’instar de la FED, opéré, en décembre, à une hausse des taux plus modeste que lors de ses précédentes réunions, Christine Lagarde, sa Présidente, a particulièrement insisté sur la nécessité de poursuivre la remontée des taux à un rythme « soutenu et significatif ».

 

Vers une récession inévitable ?

Concernant l’activité économique mondiale, le constat est plutôt mitigé et les enquêtes se contredisent d’un mois sur l’autre, les indicateurs alternant entre publications au-dessus des attentes et zones de contraction. Dans ce contexte où la visibilité semble assez réduite, les analystes s’accordent néanmoins pour dire que l’Europe risque fortement de ne pas échapper à la récession l’année prochaine. A contrario, les avis sont plus mitigés concernant les Etats-Unis : tandis que certains analystes prévoient une récession légère et de courte durée, d’autres estiment qu’ils réussiront à passer entre les mailles du filet. C’est notamment le cas de Janet Yellen, secrétaire au Trésor des Etats-Unis et ancienne présidente de la FED, qui estime que l’économie américaine évitera une récession du fait de l’atténuation des goulots d’étranglement de la chaine d’approvisionnement. Même si de nombreux indicateurs d’enquête se sont dégradés et sont passés en zone de contraction de l’activité, le marché du travail, tant en Europe qu’aux Etats-Unis, reste solide et ne montre pas de signes d’essoufflement. En Zone Euro, le taux de chômage a d’ailleurs atteint un nouveau point bas historique à 6,5% en octobre.



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